Renault mieux que BMW ? Vraiment ?

C’est une page de publicité découverte dans le dernier numéro de L’automobile Magazine. Ben oui, je sais, mais c’est pas moi qui l’ai acheté, je le jure ! Mais j’aime bien quand même. Y a pas de raison.
Bref, on y voit une Clio « Renault Sport », apparemment un nouveau modèle commercialisé par notre constructeur national (enfin, national, faut le dire vite), surmontée d’un commentaire disant : « Équipée d’un châssis sport issu de la compétition ». Et cette brave Clio caracole sur la route d’un lotissement façon « american way of live », sur l’une des pelouses duquel est garée une voiture que son proprio est en train de bichonner. Sur le flanc de celle-ci apparait un gros autocollant représentant un grand « 1 » sur un drapeau à damier, façon compet’. Elle est surmontée de ce commentaire : « Équipée d’un autocollant super-sport issu de la compétition ». Tout cela de mémoire, je n’ai plus le magazine sous les yeux.
Toujours est-il que cette voiture non identifiée a furieusement la silhouette d’une BMW série 3, deuxième génération (E30), c’est à dire, grosso modo, de 1982 à 1990.

On l’aura compris, ces petits canaillous de la réclame de chez Renault s’en paient une bonne tranche sur le dos de BMW.

Et là, franchement, je suis content pour Renault. En effet, j’ai possédé une BMW 320, première génération (E21), de 1978 avec moteur 6 cylindres en ligne à carbu et au super plombé (bonjour le budget essence !). Je dois dire que c’était quelque chose.
Une fois domptée la tendance (très) survireuse de la bagnole, sur le mouillé (forcément, une propulsion ça surprend quand on a eu que des tractions), je dois dire que l’impression de sécurité donné par la ceinture de caisse très haute, le confort, le silence (relatif mais quel feulement ce six-cylindres !), en faisait une voiture remarquable à bien des égards. Probablement la meilleure que j’ai jamais eue, exception faite, dans un autre domaine et pour d’autres raisons, de mes 2CV.
Alors, la E30 qui lui a succédé, avec son électronique tendant à gommer les inconvénients de la propulsion, ça devait être encore mieux. C’est sûr.

Du coup, qu’une Renault Clio de 2009 fasse aussi bien, si ce n’est mieux, qu’une BMW série 3 de 1982, franchement, c’est une bonne nouvelle. Non ? Si, hein ? Allez champagne pour tout le monde !

Mais (car vous pensez bien qu’il y a un mais… Gniark !), L’automobile Magazine n’est pas tendre avec Renault. Quelques pages plus loin, on peut en effet trouver un classement des voitures les plus propres du marché, et par catégorie, comparé au classement de l’ADEME sur lequel est basé le génial système de « bonus/malus » prétendûment écolo de not’ gouvernement inspiré par les dieux.
Ces satanés journalistes sont allés s’occuper, en plus des émissions de CO2 seules prises en compte pour le bonus/malus, des rejets d’oxyde de carbone (CO) et d’azote (NOx), d’hydrocarbures imbrûlés (HC), de particules, etc. Et là, surprise : Renault n’apparaît nulle part. C’est à dire qu’il est généralement bon dernier en compagnie de Dacia. Par contre, BMW, Audi, Mercédès, Volkswagen, le plus souvent en tête, et même Citroën, Peugeot ou Fiat et quelques japonais ou coréens, y sont bien présents.
Il faut dire que question « voiture propre » (tu parles, Charles !), Renault se contente de respecter les normes minimales de rejets. Et encore, souvent de justesse. Tandis que la plupart des constructeurs « Premium » (comme on dit maintenant) anticipent sur les normes Euro 5.

Si on ajoute à cela les fréquents déboires des gentilles Renault, on se dit que l’ironie des publicitaires de la marque sonne plutôt comme un aveu de médiocrité. Mais voyons le côté positif des choses : après tout, ça laisse 25 ans à Renault pour que ses véhicules futurs soient comparables aux BMW… 2009.

Suffit juste d’être patient et d’avoir le sens de l’humour (sauf si on possède une Renault, bien sûr !).