Michelin Pilot Road 2 : Parce qu’elle le vaut bien !

Jusqu’à l’an passé, je ne chaussais mes bécanes, du moins les gros cubes, qu’en Bridgestone Batlax. J’avais tenté Dunlop, fût un temps, sans être vraiment convaincu. Par contre, j’avais été séduit par la polyvalence du BT020 et lui suis resté fidèle jusqu’à sa fin.

Au mois de mai 2007, il était temps de remplacer mon train de peneus et mon fournisseur officiel m’annonça que, désormais, il faudrait chausser des BT021. Qu’à cela ne tienne, me dis-je à moi-même, soyons fous et va pour les BT021 !

Bon ben… non ! Décidément, bien que un chouïa moins chers que leurs prédécesseurs, ça l’a pas trop fait. Au bout de 6000 bornes, ils étaient à remplacer, soit une endurance presque deux fois inférieure à la gamme antérieure. Je reconnais que durant ces trois mois-là, j’avais roulé un peu plus que d’habitude sur autoroute, ce qui peut expliquer une usure plus rapide. Mais quand même. Et puis, pour le grip, j’ai pas vraiment été subjugué. Pour ceux de nos fidèles lecteurs qui auraient autant de mémoire qu’une carte-mère d’IBM 1130 (c’est à dire, en gros, à peine de quoi se souvenir des cinq dernières minutes), je rappelle que je suis l’heureux propriétaire d’une BMW K1200RS – autrement dit, la reine des motos, belle comme une Adriana Karembeu montée sur roues, c’est peu dire – et que cet engin de pur bonheur est une invitation permanente à la croisière en montagne. Il lui faut donc des gommards qui accrochent.

De retour chez celui que je peux considérer comme l’un des meilleurs amis de ma carte bancaire, je lui ai fait part de ma perplexité et de mon intention de passer à Metzeler. Mais le bougre ne s’approvisionnant pas dans cette marque, sauf si on insistait vraiment lourdement et qu’on avait le temps d’attendre l’appro – ce qui n’était mon cas pour aucun des deux items – il me proposa les Michelin Pilot Road 2, dont le prix, au demeurant, était assez voisin de celui de feux les BT020.

Il se trouve que par l’un de ces heureux hasards qui font si bien les choses, je venais de lire dans mon Moto-Magazine préféré un comparatif sur les mérites respectifs de quelques bouts de caoutchoucs manufacturés, duquel il ressortait que le Michelin était aux yeux des essayeurs le meilleur ou, tout au moins, l’un des deux meilleurs. J’avoue sans honte que j’avais donc envisagé cette alternative. Aussi, ne me suis-je pas fait prier.

Et là : Ô bonheur ineffable ! J’ai pu constater par moi-même que toutes les qualités dépeintes par le « Pavé dans la mare » étaient au rendez-vous. D’abord, l’incroyable aisance avec laquelle la moto se place sur l’angle, ce qui sur une K12 n’est pas gagné. Là, au contraire, ça devenait d’une facilité déconcertante. Au point que les premiers jours, je me suis dit que j’allais la mettre au tas. A peine tu pousses sur le guidon que déjà la bécane obéit sans broncher. Étonnant ! Et puis, ça accroche et sur tous types de routes. Brèfle : le bon choix. Vraiment !

Là, je viens de repasser à la casserole après que mon train m’ait emmené sur pas loin de 16000 bornes de bons et loyaux services en exactement un an. J’avoue que les dernières semaines, j’ai un peu fait tirer vu que ma carte bancaire me faisait une crise d’asthme chaque fois que s’ouvrait un tiroir-caisse. Mais je savais que mes boudins étaient nases depuis mon retour de Paris, début août. Bon allez, de Lorraine ! J’avoue aussi que j’ai voulu voir jusqu’où ils m’emmèneraient. D’ordinaire, je les change à peine passés les 50 % d’usure. Là, on allait affleurer les témoins. Mais quand même, c’est une belle endurance. Évidemment, le confort de conduite était un peu dégradé à la fin mais pas le grip, notamment en virage.

C’est donc avec joie que j’ai retrouvé les qualités épatantes de ces pneumatiques pour un plaisir de conduite centuplé : Une K12, des PR2 et des routes ardéchoises, essayez, vous ne voudrez plus que ça s’arrête. Parole !